The Eight Legs

Si tu es rapide au festin et lent à la course,

mange avec tes pieds et cours avec ta bouche.

[Lucien - Philosophe grec]

vendredi, février 05, 2010

On parle pas de hiking ce matin? Non pas cette fois!

Avez-vous déjà eu une bonne “discussion”? Êtes-vous du genre à forcer vos idées? Pour ma part j’essaie d’inculquer à mes enfants des bonnes valeurs, de bons idéaux et un savoir-vivre afin que ceux-ci soient parfaits :) Est-ce que j’oublie quelques chose?

Oui!!!! J’oublie de leur donner des outils! Ou si vous êtes du genre belliqueux, des armes pour affronter les protagonistes de notre société.

Je viens de lire un article sur l’apprentissage de l’argumentation à nos enfants. C’est ma révélation de la semaine :) Je trouve que l’article est dans le vrai – direct sa coche comme dirait un ami à moi ;). À quoi bon donner des objectifs louables à nos enfants si ceux-ci ne sont pas capable de se battre pour leurs idéaux?  Se battre, non pas avec leurs mains mais avec des mots, des idées et finalement leur démontrer qu’un combat de mots ne se gagne pas avec un gros mot, mais en négociant un consensus commun et non unilatéral. Imaginez la chance que ceux-ci ont par rapport à nous avec la mondialisation.  Ils peuvent apprendre de tous et chacun malheureusement du pire comme du meilleur.  Donc, c’est à nous de leur montrer comment prendre SA place dans ces sphères idéologiques.

Je suis donc retourné dans mes cours de philosophie l’espace d’un moment et voici une courte introduction à l’art de la rhétorique. Pour Cicéron, un orateur de l’Antiquité, lors d’un échange il est nécessaire de :

  1. Prouver la vérité de ce qu’on affirme,
  2. Se concilier la bienveillance des auditeurs,
  3. Éveiller en eux toutes les émotions qui sont utiles à la cause.

Soit en termes plus savants :

Logos, qui représente le raisonnement et le mode de construction de l’argumentation. Il s’adresse à l’esprit rationnel de l’interlocuteur, au sens logique et dépassionné. C’est à lui que l’on pense en premier quand on parle de convaincre ; pourtant, ce n’est pas le moteur principal.

L’éthos, qui représente le style, la posture que doit prendre l’orateur pour capter l’attention et gagner la confiance de l’auditoire. C’est l’image qu’il donne de lui auprès du public.

Le pathos, qui est l’ensemble des émotions que l’orateur cherche à provoquer chez ses interlocuteurs : pitié, colère, crainte, joie, admiration…

N’est-ce pas un beau cadeau d’intelligence à offrir à nos enfants? L’art de la persuasion, l’art de savoir présenter ses idées et surtout l’art de se démarquer de la masse!

J’ai la chance d’avoir des enfants intelligents qui semblent posséder cet art de manière innée… mais ils ont beaucoup à apprendre encore! J’espère un jour me faire demander ma voiture pour aller à un party et être « obligé » de dire oui car ils m’auront persuadé que c’est LA décision à prendre – note à ceux-ci qui liront peut-être cet article dans quelques années: cet objectif et presque impossible à atteindre – bonne chance!!!!

Pour conclure ce soubresaut d’intelligence de fin de journée dans mon esprit embrumé, voici une courte citation d’ Alphone Daudet… que je vis HEUREUSEMENT avec mes puces à tous les jours.

« La meilleure façon d’imposer une idée aux autres, c’est de leur faire croire qu’elle vient d’eux… »

Elles ont la tête dure les p’tites @#$% :) Faut expliquer… et les convaincre!